15 avril 2024

Antoine Pelletier - apelletier@medialo.ca

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« Lorsqu’on sème des carottes, on fait des buttes. À l’été 2022, on a eu de grosses pluies, donc l’eau restait prise entre les rangs de semences. Seulement, quand le cours d’eau est plein, le système de drainage ne fonctionne pas comme il le faut, parce qu’il débouche dans le ruisseau des Seize, qui était rempli de quenouilles, de terre due à l’érosion et de mauvaises herbes, depuis 2021. Le niveau de l’eau ne peut donc pas baisser et les sorties de drain sont submergées, c’est ce qui nous empêche de vider nos champs », raconte M. Gariépy. 

L’impact de cette situation? L’agriculteur a perdu environ 5 000 poches de 50 livres de carottes en deux ans. « C’est entre 20 000 et 25 000$ de carottes par année, ça, témoigne l’Achiganois. Comme l’eau ne s’en va pas, elle reste dans les rangs, et les carottes pourrissent. Quand les légumes sont dans l’eau, on oublie ça. Ça peut endurer un 24 ou 36h, mais au bout de plusieurs jours, ils ne sont plus bons. »

©Photo gracieuseté

En raison du ruisseau des Seize mal nettoyé au cours des dernières années, Martin Gariépy, agriculteur de la région, a perdu près de 50 000$ de valeur en carottes lors des deux derniers étés.

Demande de nettoyage 

C’est après s’être aperçu de l’état du ruisseau des Seize, fin 2021, que la ferme Roger Gariépy a contacté la MRC Les Moulins pour une demande de nettoyage du cours d’eau. Des délais, entre autres expliqués par les grosses pluies subies en 2022 et en 2023 par la MRC, n’ont pas permis à l’agriculteur d’éviter les pertes soulevées. 

Selon Alexandre Bourdeau, directeur général et greffier-trésorier à la MRC les Moulins, une part de responsabilité doit être reconnue au sein de son organisation. « Les cours d’eau, on doit les nettoyer adéquatement lorsque les demandes sont faites. On est en train de mettre en place des façons de faire, en demandant notamment à nos collègues des autres MRC leurs méthodes pour fonctionner de manière plus rapide. » 

©Photo gracieuseté

La MRC les Moulins travaille à mandater une firme d’ingénierie afin de solutionner le problème et d’éviter que de telles pertes se reproduisent.

Deux ans plus tard 

M. Bourdeau confirme qu’au cours des dernières semaines, Lucie Veillette, conseillère en environnement à la MRC Les Moulins, est allée observer l’état actuel du ruisseau des Seize, dans l’optique de mandater une firme d’ingénierie. « La firme pourra nous renseigner sur les travaux à effectuer, les coûts, etc. Par la suite, nous pourrons partir sur l’appel d’offres pour faire lesdits travaux », détaille-t-il. 

Du côté de l’agriculteur, il comprend la réalité et l’ampleur des travaux à effectuer. « On aurait aimé que tout soit terminé ce printemps, mais on sait très bien que ça ne se fait pas comme ça. Il faudrait que les travaux se fassent l’automne prochain, parce que cette année, je n’ai pas de carottes de ce côté, mais dans deux ans, j’en planterai dans cette partie du champ et on ne peut plus se permettre de gaspiller », conclut Martin Gariépy.